Vernet les bains – Point 067- 2010/2019.

OPP des pyrénées catalanes : un observatoire orienté urbanisme.

Créé en 2010 l’Observatoire Photographique des Paysages (OPP) du Parc naturel régional des Pyrénées catalanes a, au début, eu une approche très urbanistique du territoire (entrée de village, cœur de village…). Cet angle de vue reflétait les problématiques de l’époque. Bien qu’accompagné d’une étude ethnologique concomitante ainsi que d’un travail de création lors d’une résidence photographique (voir « Montagnes » dans l’onglet « Galerie ») , il n’a peut être pas assez pris en compte photographiquement, l’aspect culturel et imaginaire des paysages, la façon dont les habitants habitent et appréhendent leurs paysages, tout comme l’importance du territoire non urbanisé.

Cet OPP s’étend sur 64 communes entre  300 m et presque 3000 m d’altitude. Ce sont donc des paysages très variés où la montagne prédomine, qui s’offrent au photographe. L’attachement des habitants au territoire est très fort, comme souvent en région de montagne mais encore plus lorsque la pression touristique est présente, comme ici. Le coté enclavé associé à la réalité frontalière sont aussi prégnants.

La fermeture des paysages et la déprise agricole, l’évolution des centres bourg,  quelques points noirs urbains ou périurbains, la signalétique, les hangars agricoles, les lotissements périphériques, les impacts touristiques notamment du ski, les stuctures de production d’énergie (le solaire par exemple) … font partie des enjeux du territoire.

Un Observatoire Photographique des Paysages (OPP) est toujours un travail de collaboration entre le photographe et le maitre d’ouvrage. S’il s’appuie sur les travaux scientifiques antérieurs (notamment les « atlas du paysages », les études des sciences « dures » mais aussi celles des sciences « molles »), il est à la croisée des chemins de plusieurs intérêts. Il s’élabore donc dans une négociation ouverte et bienveillante. Dans mes interventions aujourd’hui, je valorise beaucoup plus la phase de recherche, de rencontres avec les acteurs et les habitants afin de comprendre les réalités locales, et d’associer aux maximum la population. Néanmoins, l’approche particulière du photographe, sa culture de la photographie, et entre autre de la photographie de paysage, sont essentielles. Une photographie n’est pas un décalque de la réalité, un document plat, elle porte en elle une sémantique complexe. L’analyse sémasiologique du photographe, son imaginaire, sa sensibilité permettent d’aboutir dans la concertation à un OPP de qualité.
En 2010, l’OPP fut réalisé par une équipe de photographes, qui tous n’avaient pas forcément la même culture paysagère, le résultat final a, parfois, un peu souffert de cette hétérogénéité. Après deux reconductions, il s’est resserré (de 130, en 2010, à 73 points de vue aujourd’hui) et s’est diversifié par reconduction de cartes postales anciennes afin d’être plus représentatif des enjeux du territoire et des dynamiques des paysages.
Il existe plusieurs corpus de cartes postales sur ce territoire, dont celui des frères Labouches, photographes toulousains, réalisé au détour des années 1910.

Depuis 2010, ce travail de collaboration permet une médiation autour de l’observatoire photographique du paysage avec notamment des interventions régulières dans le cadre de l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) ou avec des publics ciblés comme les séniors ou les touristes (voir onglet médiations).
La médiation et de médiatisation notamment avec des outils internet faciles et ergonomiques, me semble essentiels pour diffuser la culture du paysage afin que les habitants s’en emparent au quotidien pour pouvoir faire des choix et pas uniquement lors de crises.

La reconduction de 2019 :

Quelques comparaisons 2010/2019 :

Porte Puymorens

Porta – Querol

Bourg Madame

Porta – Pas de la Case

Latour de Carol – Quers

Mosset

Porta – Vallée du Campcardos

Enveitg – vers Bena et Fanes

Campôme

Reconduction de cartes postales ancienne, 2019 :